Brasserie Auval

Après le houblon, le miel

La Brasserie Auval, qui a pignon sur rue depuis 2015 dans le hameau de Val-d’Espoir, en Gaspésie, est depuis longtemps reconnue pour ses bières. C’est Benoît Couillard, un entrepreneur au CV brassicole impressionnant, qui a lancé cette microbrasserie à la vision locale. Après avoir cofondé Pit Caribou, il souhaitait revenir aux sources et prendre tout son temps pour brasser artisanalement. Pour créer sa ferme brassicole, le maître-brasseur s’est installé sur des terres qui accueillaient jadis une école d’agriculture. «C’était important pour moi d’avoir un volet de production agricole en plus de la brasserie, afin de produire les intrants pour la fabrication des bières», explique Benoît Couillard.

Sur place, on trouve donc une variété de petits fruits, d’arbres fruitiers et de céréales. Framboises, aronias, prunes, cerises… La liste des produits cultivés et utilisés dans les créations signées Auval est longue. Très rapidement, l’entreprise a fait sa marque bien au-delà de la région. La preuve ultime de cette reconnaissante est venue en 2025, lorsque Benoît Couillard a remporté le tout premier prix remis au Brasseur de l’année au gala des Lauriers de la gastronomie québécoise.

Et puis vint l’hydromel!

Les abeilles ont toujours trotté dans la tête du maître-brasseur. Dès les débuts d’Auval, une douzaine de ruches ont été installées sur ses terres. La brasserie utilisait déjà beaucoup le miel, surtout parce qu'il favorise la création d'une mousse naturelle. Ce n’est que 10 ans après l’ouverture d’Auval que Benoît Couillard poursuit l’idée d’obtenir un permis d’hydromellerie.

«C’est venu d’un ami de longue date, Benoit Tireau, qui s’est joint à l’équipe, raconte le propriétaire. C’est un agriculteur – fils, petit-fils et arrière-petit-fils d’agriculteur! –, mais aussi un apiculteur. Il était responsable de tout le volet de la production des matières premières pour la brasserie.» La paire a progressivement fait grandir le cheptel de ruches, ainsi que le projet d’hydromellerie, qui s’est concrétisé au printemps 2025.

Un monde de possibilités

L’objectif de Benoît Couillard n’est pas de se lancer dans de gros volumes de production, et ce, malgré la popularité qu’ont connue ses premiers alcools de miel. Ce sont plutôt des termes comme «excitant», «créativité» et «passion» qui ressortent de son discours. «C’est un peu un luxe pour nous de pouvoir expérimenter l’hydromellerie sans avoir de considération de rentabilité, admet-il. Il n’y a pas de pression à ce niveau-là, parce qu’on a l’unité de transformation de bière qui est rodée et forte depuis longtemps.»

Les produits de miel que la Brasserie Auval propose jusqu’à présent comprennent hydromel, bière au miel et braggot (un hybride bière-hydromel souvent aromatisé). Le terroir est au cœur du processus créatif: il ne faut pas s’attendre à des hydromels à la mangue ou à la papaye! «L’inspiration vient toujours de ce qu’il y a autour de la brasserie quand j’ouvre la porte, souligne le chef d’entreprise. Si on voit de la camomille, par exemple, on va l’utiliser pour aromatiser.» Sans trop se projeter dans le futur, Benoît Couillard sait qu’il veut produire au moins un millésime de vin de miel chaque année.

La Brasserie Auval a aussi commencé à commercialiser le miel récolté de ses ruches, qui renferme toutes les nuances du territoire unique qu’est la péninsule gaspésienne. Aucune grande culture avec des arrosages de pesticides à l’horizon. Que le majestueux golfe du Saint-Laurent. Les abeilles butinent dans des prairies et des forêts immaculées. «Ça devient quasiment rare d’avoir des territoires comme ça dans le monde, constate Benoît Couillard. Notre objectif, c’est de traduire ce lieu-là, de prendre une photo et de la déposer dans une bouteille.»

Consultez le site web d’Auval ici.